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| biographie | ||
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Afin d’aider les visiteurs à mieux connaître la personnalité et la vie du poète, nous proposons ici deux documents extraits du livre d’Isabelle Chamska, Patrice de La Tour du Pin, biographie spirituelle, édité chez Desclée en 1992. Il s’agit du premier et du dernier chapitre de ce livre, couronné par la Société des poètes français. Le premier (cliquez ici pour télécharger le pdf) décrit le milieu social, amical et familial du jeune Patrice ; le second (cliquez ici pour télécharger le pdf) révèle la part prise par le poète pendant les dix dernières années de sa vie à la rénovation du langage liturgique demandée par le Concile Vatican II. Les illustrations sont extraites des archives de la famille.
UN HOMME DU VINGTIÈME SIÈCLE (1911-1975)
UNE « SOMME » EN TROIS « JEUX » (1933-1983)
16 mars 1911 : Naissance à Paris de Patrice de La Tour du Pin Chambly de La Charce. Il est le troisième et le dernier enfant de François de La Tour du Pin et de Brigitte O'Connor, elle-même dernière descendante de Sophie de Grouchy et du marquis de Condorcet, l’éminent homme de sciences du Siècle des Lumières. Il est aussi le petit-neveu de René de La Tour du Pin, inspirateur en France du catholicisme social.
Septembre 1914 : Mort au front de François de La Tour du Pin. Quand ils ne sont pas à Paris, avenue Pierre 1er de Serbie dans l’hôtel particulier familial, Phylis, Aymar et Patrice vivent à la campagne, entre bois et marais, au château du Bignon-Mirabeau, dans le Gâtinais (45), développant tout un univers féérique de jeux. Août 1926 : Phylis, née en 1905, entre chez les Dominicaines contemplatives de Sens. Elle restera en étroite relation épistolaire avec son frère et mourra en janvier 1992. Premiers poèmes de Patrice pendant ses études à Sainte-Croix de Neuilly. Il compose son premier recueil Lys et violettes (Paris, Les Gémeaux) avec son cousin germain Louis d’Hendecourt, dans la même classe de seconde que lui. Pour de plus amples informations sur les éditeurs et les lieux de publication des œuvres du poète, on se reportera à la Bibliographie. 1929 : Classe de philosophie au lycée Janson-de-Sailly, sous la direction intellectuelle d'un bergsonien, M. Roussel. À la tête de cette très bonne classe, Maurice Schumann. 1930 et suivantes : Études de Lettres, de Droit et de Sciences politiques. Patrice écrit des poèmes, collectionne des gravures du XVIe siècle, s'intéresse à la peinture et à l’horticulture. Il a beaucoup d'amis, dont Anne-Henri de Biéville-Noyant, mais aime se trouver seul au Bignon où il chasse, lit et écrit. 1er juillet 1932 : Publication par Jean Paulhan des « Enfants de Septembre » dans la Nouvelle Revue Française grâce à l’intervention de Jules Supervielle. 1932 - 1933 : Service militaire à Verdun puis à Saumur. Septembre 1933 : Publication à compte d'auteur de La Quête de Joie, aux éditions de La Tortue à Paris. Accueil enthousiaste de la critique. Lettres de Gide, Aragon, Montherlant. 1934 : « L’Aventurier » in Armand Guibert, Camille Bégué, Anne Denis-Dagieu et Jean Amrouche, Patrice de La Tour du Pin, Tunis, Mirages. 1935 : L’Enfer, Tunis, Mirages. 1936 : Le Lucernaire, Tunis, Mirages. 1937 : « Le Don de la Passion » et « Saint Élie de Gueuce », Cahier des poètes catholiques, Paris, Bruxelles. 1938 : La Vie recluse en poésie, Plon. 1938 : Contrat avec Gallimard. Publication de Psaumes dans la collection « Métamorphoses ». Désormais tous ses livres seront publiés chez Gallimard (sauf indication contraire) 1939 : Les Anges, Tunis, Monomotapa, 1939 ; deuxième édition de La Quête de Joie, chez Gallimard. 2 septembre 1939 : Déclaration de guerre, Patrice est rappelé au GRDI d'Orléans. 12 septembre 1939 : affecté au 33e GRDI comme lieutenant de cavalerie Escadron de Fusiliers motocyclistes, il pénètre en territoire allemand. Encerclé et blessé sur la Blies, il est porté disparu le 16 octobre 1939. Une fausse nouvelle le déclare mort. La critique le salue comme un nouveau Péguy. 17 octobre 1939 : trois semaines d'hôpital, blessure au cuir chevelu sans gravité. Prisonnier à l'Oflag 9A à Spangenberg en Allemagne, puis à l’Oflag IV D, en Silésie, il écrit énormément malgré le bruit et la promiscuité, mais refuse de publier sous l’autorité allemande. Participe aux nombreuses activités culturelles du camp. Se lie d’amitié avec Jean Guitton et le P. Congar. 17 octobre 1942 : Libéré grâce à son statut d’agriculteur, il sort du camp trois ans jour pour jour après sa capture. 21 octobre 1943 : Il épouse sa cousine germaine Anne de Bernis avec qui il aura quatre filles et quinze petits-enfants. Ils s'installent au Bignon-Mirabeau dans le Loiret. 1945 : Naissance de Marie-Liesse, publication de La Genèse aux éditions Ides et calendes (Neuchâtel) et de Deux chroniques intérieures chez Seghers. 1946 : Publication en édition de luxe de Le Jeu du Seul ; Les Concerts sur terre (Laffont) ; Les Contes de soi (Laffont). Septembre 1946 : Une Somme de poésie rassemble tous les textes publiés jusque-là, et de nombreux inédits. Naissance d’Anne-Dauphine, dite Dauphinelle. 1947 : Un Bestiaire fabuleux sur des illustrations de Jean Lurçat, commandé et publié par Darantière. [lien ?] 1948 : La Contemplation errante. Naissance d’Aude. 1949 : L’Enfer est publié aux éditions de Cluny illustré de 14 lithographies originales d’Élie Grékoff. [lien ?] 1951 : Noël des eaux (Ides et calendes). 1953 : Naissance de Laurence. Juin 1956 : Catherine Aulnaie et Saint Élie de Gueuce sont montés au Théâtre de poche boulevard du Montparnasse par Antoine Bourseiller. 1957 : Publication de Pépinière de sapins de Noël avec son vieil ami dessinateur et humoriste Jacques Ferrand. 1959 : Le Second Jeu. Septembre 1960 : Installation à Paris, rue Huysmans, de Patrice et Anne et leurs quatre filles adolescentes. 1961 : Grand Prix de l’Académie française. Il refuse à Jean Guitton de le proposer comme membre de l’Institut. « Lettre aux confidents » dans le livre d’Éva Kushner publié chez Seghers. 1963 : Petit Théâtre crépusculaire. 1964-1972 : Après la publication de la Constitution sur la Liturgie du Concile Vatican II (4 décembre 1963), il participe à la commission de traduction du nouveau Missel Romain. Seul laïc permanent, il contribue à la traduction de l’Ordo Missæ, des 1200 oraisons, des 90 préfaces, des 4 prières eucharistiques. Amitié avec les pères jésuites Joseph Gelineau et Didier Rimaud. Il traduit aussi avec des théologiens, des liturgistes, des exégètes et des latinistes le Rituel du mariage et le Psautier liturgique œcuménique. Il compose une douzaine d’hymnes pour la Liturgie des Heures, parues en revue en 1967, puis dans Prière du temps présent, la prière officielle de l’Église en 1972. L’édition de 1980 comportera 22 textes de La Tour du Pin. Ces hymnes seront mises en musique par de nombreux compositeurs et chantées dans la plupart des monastères catholiques francophones. 1967 : Publication dans la collection « Poésie Gallimard » de La Quête de Joie suivie de Petite somme de poésie, anthologie réalisée par Maurice Champagne sous l’œil vigilant du poète. Publication de Lieux-dits par une Société de bibliophilie. 1970 : Une Lutte pour la vie. Grand prix de littérature catholique. 1972 : Concert eucharistique chez Desclée. Grand prix de la Société des poètes français pour son œuvre. 1972-1975 : Révision de l’ensemble d’Une Somme de poésie et refonte intégrale de très nombreux textes. La structure du livre reste inchangée. Poursuite du travail d’élaboration du Troisième jeu. 1974 : Publication de « Cinq petites liturgies de carême » dans la Revue des deux mondes, de Psaumes de tous mes temps chez Gallimard, et de Lettres de faire part à la Compagnie typographique. 28 octobre 1975 : Mort de Patrice de la Tour du Pin à Paris, 42 rue du Cherche-Midi où il avait déménagé le mois précédent. Il est enterré dans le cimetière communal du Bignon-Mirabeau. 1981 : Publication d’un volume de correspondance, Lettres à André Romus, par Luc Estang, au Seuil. 1981-1983 : Édition définitive, revue et corrigée par l’auteur des trois volumes d’Une Somme de poésie, chez Gallimard, sous l’autorité d’Anne de La Tour du Pin. Les trois tomes sont sous-titrés respectivement : « Le Jeu de l’homme en lui-même », « Le Jeu de l’homme devant les autres » et « Le Jeu de l’homme devant Dieu ». Ils rassemblent tous les textes publiés du vivant du poète - à l’exception du Bestiaire fabuleux et de Pépinière de sapins de Noël - auxquels s’ajoutent de nombreux textes restés inédits à cause de la maladie et de la mort prématurée du poète, mais intégrés dans le Troisième Jeu selon les indications précises du poète. Une Somme de poésie se termine avec une « Veillée pascale » elle-même jusque-là inédite. Une « Grand-messe de la Résurrection » inachevée, qui devait clore la Somme de poésie, est restée dans les cartons. 1981 : Constitution de la Société des Amis de Patrice de La Tour du Pin par Yves-Alain Favre, son premier président, et Anne de La Tour du Pin, présidente d’honneur, pour « rassembler tous ceux qui s’intéressent à l’œuvre de Patrice de La Tour du Pin et qui souhaitent contribuer à une meilleure connaissance et à la diffusion de cette œuvre » (article 2 des Statuts). 21 et 22 novembre 1981 : Premier colloque international à la Sorbonne organisé par Yves-Alain Favre, professeur à l’Université de Pau. D’autres colloques suivront (cf bibliographie) 1982-2011 : Publication par la Société des Amis de Patrice de La Tour du Pin de 23 cahiers composés d’inédits, d’études, et surtout de 8 volumes de correspondance du poète. 2011 : Lancement du site patricedelatourdupin.fr comportant de nombreux inédits et éditions rares ou épuisées. 2022 : Publication de la correspondance avec Armand Guibert par le Centre d’étude des correspondances et journaux intimes (Brest). |
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