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La Méduse androgyne

Ce poème est à inscrire dans la veine du Bestiaire fabuleux.
Comme le montre le tapuscrit enrichi des lignes manuscrites en bas de la page, il n’est pas achevé. Il n’a pas été publié par le poète dans le Bestiaire fabuleux de 1948, pour une raison que nous ne connaissons pas, probablement parce qu’il ne s’intégrait pas dans le travail réalisé en binôme avec Jean Lurçat. Il ne sera pas intégré plus tard dans le « Pâtis de la création » (Une Lutte pour la vie, 1970) qui s’inscrit dans la veine du Bestiaire fabuleux et reprend un certain nombre de poèmes.

Il nous paraît intéressant de le faire connaître pour son degré avancé d’élaboration poétique et pour l’originalité de son propos. Il faut le lire, comme les autres poèmes de la même veine, comme une allégorie. Il s’inscrit dans la thématique de l’altérité et de la nuptialité très prégnante dès le début et tout au long de la Somme de poésie. Il est une étape importante dans la réflexion sur le « sexe d’esprit » présente dès la fin du Premier jeu («… ton sexe d'esprit / Qui fut ta vocation, ton signe et ton souci » I p.590)

Sur le sujet on peut consulter :
Le Bestiaire fabuleux
Du Bestiaire fabuleux au « Pâtis de la création » : le chant d’Orphée, par Isabelle Renaud-Chamska
IRC

La Méduse Androgyne

(version tapuscrite)

Méduse assujettie au joint de tes deux sexes,
Et qui ne peut unir tes bouches opposées, 
L'un en l'autre abreuver ton œil de mâle et de femelle,
 Qui a pendu ton masque aux branches de cet homme
Comme un épouvantail, un monstre - son destin ?
Qui me retient de t'arracher ?
Tu tomberais sur lui, tu y prendrais racine,
 Tu serais son signe et sa fin.
C'est le vent qui doit te reprendre t'enlever
 Et te rendre à l'esprit qui reçoit et qui donne
Couvre et découvre la clarté
Où les monstres sont délivrés...

(version corrigée manuscrite)

Méduse assujettie au joint de tes deux sexes
Et qui ne peut unir tes bouches opposées
L’une en l’autre abreuver ton œil de mâle et de femelle
Qui a perdu ton masque aux branches de cet arbre homme
Comme un épouvantail, monstrueux mais un destin…    sinistre, son destin
Qui me retient de t’arracher                Qui me retient de te dépendre
Tu tomberais au sol, tu y prendrais racine  Tu tomberais au sol, tu y prendrais racine
Tu deviendrais un signe humain              Tu deviendrais l’aître [??] d’un cœur humain
Alors que le vent peut te prendre           Alors que mon souffle peut te prendre
T’emporter dans comme un cerf-volant          T’emporter comme un cerf-volant qui
Parmi les nuages qui couvrent et découvrent la clarté
Où les monstres sont délivrés

pied